dimanche 30 juin 2013

Négos rompues dans la construction

Québec adoptera une loi spéciale

Première publication 29 juin 2013 à 08h11
Mise à jour : 29 juin 2013 à 20h32
 
Par Nicolas Lachance | Agence QMI
Une semaine après la nomination du médiateur spécial, Normand Gauthier, et à la suite de 13 jours de grève, la première ministre a demandé au président de l'Assemblée nationale de convoquer les députés, dimanche matin.
«Je procède maintenant à l'adoption d'une loi spéciale», a déclaré Pauline Marois au cours d'une allocution durant sa mission économique au Mexique. Cette loi signifie le retour au travail dès mardi.
Pauline Marois avait donné aux parties jusqu'à ce week-end pour arriver à une entente négociée afin d'établir les normes du prochain contrat de travail pour les employés de la construction.
«On constate actuellement un blocage du côté des grands travaux industriels, commerciaux et institutionnels», a-t-elle reconnu, soulignant qu'au moins deux grandes centrales avaient réussi à régler leurs différends depuis le début du conflit. De fait, des ententes de principe se sont concrétisées dans les secteurs de la voirie et dans le secteur résidentiel.
Néanmoins, Normand Gauthier avait été nommé pour régler le secteur industriel, commercial et institutionnel, dont les négociations n'allaient nulle part. Six jours plus tard, rien n'avait changé.
Vers 15h30 samedi, une offre avait été déposée à la partie patronale toutefois, un peu moins de deux heures plus tard, on a finalement mis fin aux négociations.
TVA Nouvelles a appris que la partie patronale proposait une augmentation de salaire de 1.8% pour 2013. L'Alliance syndicale en demandaient une augmentation salariale de 2.3% pour 2013.
L'écart important entre les demandes du syndicat et les offres du partie patronale pousse le médiateur spécial du gouvernement, M. Normand Gauthier, a annoncé une impasse dans les négociations du secteur institutionnel, commercial et industriel.

«Pas un échec»

Selon la ministre du Travail, Agnès Maltais, l'épisode du médiateur spécial n'est pas un échec. «Après des dizaines d'heures de travail, M. Gauthier nous a annoncé son triste constat, a-t-elle dit, mentionnant l'impasse des négociations. Ce n'est pas un échec. Le mandat du négociateur était d'aller au bout des négociations, mais il y a impasse.» Elle a indiqué que les deux parties se sont dites soulagées de sa proposition.
Par ailleurs, Agnès Maltais a donné une dernière chance, samedi, aux parties pour qu'elles puissent s'entendre. Une rencontre a eu lieu en début d'après-midi en compagnie du médiateur. Toutefois, cet ultimatum n'a pas permis de dénouer l'impasse.

Réactions mitigées

Le porte-parole de l'Alliance syndicale, Yves Ouellet, a affirmé, en fin de journée samedi, qu'il y avait encore des points qui achoppaient, dont la clause des cases horaires. Il a qualifié la dernière offre patronale de «pire que celle avant».
L'Association de la construction du Québec (ACQ) a rappelé, via une lettre du président Jean Pouliot, que le statu quo n'était plus une option. Son message a été entendu par la première ministre. Cependant, l'ACQ se dit extrêmement déçu d'en être arrivée à aucune entente.
De son côté, l'opposition s'avoue déçue de l'attitude de Mme Marois, en plus de ne pas avoir reçu les détails du projet de loi qui sera étudié dimanche. L'opposition désire une loi spéciale, mais avec l'obligation de rouvrir à la table des parties afin d'en arriver à une entente négociée.
- En collaboration avec Charles Lecavalier

Ce qu'ils ont dit:

«Je procède maintenant à l'adoption d'une loi spéciale.» - La première ministre Pauline Marois
«Il était temps!» - Le maire de Québec, Régis Labeaume
«Le gouvernement fait ça tout croche.» - Gérard Deltel, député de Chauveau, CAQ.
«C'est deux semaines de perdues pour l'économie du Québec.» - Guy Ouellette, député de Chomedey, Parti libéral
«Notre rôle, c'est de défendre nos travailleurs (...) On ne peut pas se permettre d'être à bout de souffle.» - Yves Ouellet, porte-parole Alliance syndicale
«Soulignons le courage des travailleurs (...) qui n'ont pas de rétro en argent et pas de fonds de grève pour la plupart.» - Léo Bureau-Blouin, sur Twitter

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