lundi 1 juillet 2013

Incendie en Arizona

19 pompiers meurent en service

Première publication 30 juin 2013 à 23h09
 
TVA Nouvelles d'après CNN
19 pompiers qui combattaient un important incendie en Arizona ont perdu la vie, dimanche soir.
Les pompiers qui faisaient tous partie du service de sécurité incendie de Prescott avaient été portés disparus en soirée, selon CNN.
La cause du décès des 19 pompiers est toujours inconnue.
Ils combattaient l'incendie de Yarnell Hill qui faisait rage depuis vendredi.
Le feu a rasé 400 km carrés de forêt et a forcé l'évacuation des résidents des communautés de Peeples et Yarnell.

Grande-Bretagne

150 000$ pour rénover deux toilettes au parlement

Première publication 30 juin 2013 à 20h43
150 000$ pour rénover deux toilettes au parlement
Crédit photo : archives TVA Nouvelles
TVA Nouvelles d'après AFP
Rien de trop beau pour les parlementaires de la Grande-Bretagne alors que l'on dépensera plus de 150 000$ pour rénover deux toilettes utilisées par les membres de la Chambre des lords et leurs invités.
Construites en 1937, il semblerait que lesdites toilettes seraient «dans un état inacceptable compte tenu de l'endroit important où elles se trouvent et elles donnent une mauvaise image du palais de Westminster», peut-on lire dans l'appel d'offres.
Toujours dans ce document, on poursuit en affirmant que l'on doit absolument rénover «pour qu'elles soient en accord avec un site classé de l'UNESCO».
Toutefois, pour rénover cette salle de bain il faudra débourser entre 90 000 et 100 000 livres soit plus de 150 000$ canadiens.
Pour ce montant, on installera une toilette pour personnes handicapées et d'une toilette supplémentaire pour les femmes. On devrait également poser des panneaux de chêne.



 

dimanche 30 juin 2013

Le marché de la minceur risque l'effet yo-yo

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Le rapport de l'Anses a jeté un pavé dans la mare en 2010, montrant que "les régimes amaigrissants, pratiqués sans recommandation ni suivi d'un spécialiste, très largement diffusés auprès du public dans le commerce et sur Internet, présentent des risques pour la santé plus ou moins graves".
Le rapport de l'Anses a jeté un pavé dans la mare en 2010, montrant que "les régimes amaigrissants, pratiqués sans recommandation ni suivi d'un spécialiste, très largement diffusés auprès du public dans le commerce et sur Internet, présentent des risques pour la santé plus ou moins graves". | AFP/FRANÇOIS GUILLOT

Les hommes préfèrent peut-être les rondes ; les professionnels de la minceur, eux, en chérissent assurément les "ronds". La sveltesse, grande préoccupation des sociétés occidentales, justifie l'émergence de nouveaux acteurs et produits, des cosmétiques au textile en passant par les méthodes de régimes et, bien sûr, l'alimentaire lui-même.

Les produits de régime se divisent en plusieurs catégories : substituts de repas et en-cas hyperprotéinés, soupes et barquettes traiteur allégées, gellules et tisanes amaigrissantes. Au total, selon les estimations de l'institut d'études économiques Xerfi, le secteur pesait entre 2,6 et 3 milliards d'euros en 2011 en France. Dont environ 1,5 milliard d'euros pour les seuls produits allégés.
Au-delà de la minceur, de nouvelles préoccupations liées à la santé et au bien-être envahissent peu à peu les esprits et les chariots des consommateurs. Une fois rassemblés, les chiffres pour l'année 2012 devraient mettre en évidence un effet yo-yo sur ce créneau.
UN MARCHÉ "MATURE"
La diététique "minceur" recule (- 21 % en valeur depuis 2007, toujours d'après les chiffres de Xerfi, - 2,6 % entre 2010 et 2011, selon le Centre d'information de la diététique minceur, interprofessionnel), mais la diététique dans son ensemble continue de progresser.
Celle-ci profite de la poussée de nouveaux entrants : les "alicaments" – aux vertus si ce n'est curatives, au moins préventives – et le bio (ce dernier réalise depuis 2009 plus de ventes que la diététique dans les grandes surfaces), qui viennent concurrencer et stimuler les ventes des produits "santé" au sens large.
Le recul du marché de la diététique "minceur" se confirme face aux segments "quotidien" et "sport".
Le recul du marché de la diététique "minceur" se confirme face aux segments "quotidien" et "sport". | Centre d'information de la diététique minceur

Pour Xerfi, le marché de la diététique minceur est désormais "mature", c'est-à-dire sans grand espoir de croissance importante. Certains segments ont été sérieusement chahutés au cours des dernières années, comme les produits des marques purement alimentaires (sans accompagnement ou coaching) de type Slim-Fast (propriété de la multinationale Unilever), qui a disparu des rayons de l'Hexagone dans les années 2000.
Inversement, d'autres marchés ont bénéficié d'effets d'entraînement indirects plus inattendus. Depuis la popularisation du régime du nutritionniste Pierre Dukan dans les années 2000 et son programme à base de protéines, le segment des "allégés" s'est modifié en profondeur.
Si l'entreprise se définit comme une PME familiale (avec 120 employés et 38 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012, doublé en deux ans), son impact sur le marché s'est fait ressentir à tous les étages. Certains produits connaissent une nouvelle heure de gloire : la viande des grisons, le surimi et les Carrés frais 0 %, chouchous des menus Dukan, ont vu leurs ventes s'envoler.
TAILLER DES CROUPIÈRES AUX GÉANTS DE L'AGROALIMENTAIRE
Car il reste de généreuses miettes à se partager. L'engouement pour les arguments santé et la "naturalité" (néologisme dont use l'industrie) n'est que le début d'une tendance dont tous essaient de profiter, y compris les grandes surfaces, avec le développement de marques distributeurs.
Celles-ci, comme la gamme Bien pour vous de Casino, viennent tailler des croupières aux deux géants de l'agroalimentaire, Danone et Nestlé, qui s'étaient engouffrés sur le créneau de la minceur – depuis soixante ans pour Danone avec sa marque Taillefine, et une trentaine d'années pour Nestlé, qui ne vend que depuis les années 1990 son eau Contrex et ses céréales Fitness.
Distributeurs et colosses de l'agroalimentaire se taillent la part du lion, en volume comme en valeur, sur la majorité des ventes réalisées en grandes surfaces (circuit principal de distribution) grâce à des économies d'échelle qui permettent d'offrir des prix plus bas.
Pour Dukan, contrairement à l'activité "coaching" (son cœur de métier), dont le prix peut être adapté au marché ou aux circonstances, "la marge de manœuvre est plus étroite" sur les produits, de l'aveu de son directeur général. Certains coûts sont en effet incompressibles, comme les transports et les matières premières. "Nous achetons du son d'avoine en Finlande à 1 500 euros la tonne [contre un peu moins de 200 euros la tonne de blé, par exemple], ainsi que des produits qui viennent de Chine, comme la racine de konjac...", explique Philippe Mascaras.
Leader incontesté du secteur, avec plus d'un milliard d'euros de chiffres d'affaires dans le monde, dont plusieurs centaines de millions d'euros de royalties touchées en France sur les licences sur les produits alimentaires, Weight Watchers a choisi de confier la production à Brossart, Yoplait ou Marie, en essayant de rester concentré sur les services (coaching sur Internet, réunions, etc.).
"C'est une activité satellite, cautionnée par les services", reconnaît la directrice licences et produits en France, Christel Delasson. Même si la marque affiche une croissance à deux chiffres dans les plats cuisinés, elle reconnaît que l'ultra-frais (produits laitiers, notamment) est en perte de vitesse, cannibalisé par l'agroalimentaire et les marques blanches. De même, et ce n'est pas un détail pour WW, la vente de salades est fortement corrélée à la météo et ses caprices.
Déléguer pour mieux cuisiner, la recette fait des émules : Distriborg, qui détient les marques Gayelord Hauser et Bjorg (chiffre d'affaires de 237 millions d'euros sur l'an passé), et Dukan n'ont pas non plus d'usines en propre et passent par des sous-traitants.
UN MARKETING GOURMAND
Fait étonnant : les géants Danone et Nestlé, dont le cœur de métier englobe l'alimentaire, ne comptent pas sur le segment "produits allégés" ou "minceur" pour dynamiser leurs performances : le dernier rapport annuel de Nestlé précise que, si la branche "nutrition et santé" affiche une croissance de 6,7 % par rapport à 2011, "la gestion du poids a continué à sous-performer".
L'activité de contrôle du poids ne représentait en 2009 que 5 à 6 % du chiffre d'affaires de Nestlé Nutrition, selon Richard Laube, directeur général de la branche, qui a réalisé 8,69 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012. Soit entre 450 et 520 millions d'euros si la proportion est restée identique.
En 2010, le Suisse a décidé de se lancer dans le conseil, copiant ainsi le modèle économique Dukan et Weight Watchers, avec la marque Jenny Craig, du nom d'une Américaine star du régime. La marque, qui réalise un chiffre d'affaires d'environ 400 millions d'euros, vend des produits et un suivi personnalisé par le biais d'un centre d'appels et d'un réseau de boutiques.
Les magasins Jenny Craig, comme celui de l'avenue Wagram, à Paris (17e), est inspiré du modèle Nespresso, "direct to consumer", et des boutiques NaturHouse, dédiés à la "rééducation alimentaire".
Les magasins Jenny Craig, comme celui de l'avenue Wagram, à Paris (17e), est inspiré du modèle Nespresso, "direct to consumer", et des boutiques NaturHouse, dédiés à la "rééducation alimentaire". | Jenny Craig

La marque en possède déjà une vingtaine dans l'Hexagone, inspirées du modèle maison Nespresso ("direct to consumer") et des boutiques NaturHouse, dédiées à la "rééducation alimentaire". Autre innovation, qui n'est pas encore arrivée en France, Jenny Craig s'est récemment associée au programme "The Power of Two", qui consiste à faire maigrir (et consommer) ensemble l'animal de compagnie et son maître, là aussi avec un coaching adapté à la clé.
Même stratégie du côté des acteurs traditionnels, qui misent "de moins en moins sur le produit, de plus en plus sur la dimension service : coaching, accompagnement, livraison de repas à domicile, etc.", décrit Xerfi. Nutrition & Santé (propriétaire des marques Gerlinea et Milical) a de cette façon réussi à maintenir en 2012 son chiffre d'affaires de l'année précédente, soit 318 millions d'euros.
L'HYPERMARCHÉ ET LES ÉMERGENTS, RELAIS DES KILOS EN MOINS
Outre les économies d'échelle limitées pour les petits groupes, se pose la question de la distribution. Selon le Centre d'information de la diététique minceur, les ventes passent essentiellement par le circuit des grandes et moyennes surfaces. Problème : les plus petits, comme Dukan, estiment lutter à armes inégales contre des concurrents comme Nestlé et Danone, qui ont "une force de négociation décisive face aux centrales d'achats de la grande distribution et décident quasiment de l'organisation des linéaires".
Le marché de la diététique adulte passe essentiellement par les grandes et moyennes surfaces.
Le marché de la diététique adulte passe essentiellement par les grandes et moyennes surfaces. | Centre d'information de la diététique minceur

Autre obstacle au développement, et pas des moindres : les études des autorités sanitaires qui s'interrogent sur la pertinence de certains régimes. C'est le cas notamment du rapport de 2010 de l'Anses, qui montre que "les régimes amaigrissants, pratiqués sans recommandation ni suivi d'un spécialiste, très largement diffusés auprès du public dans le commerce et sur Internet, présentent des risques pour la santé, plus ou moins graves".
Cela n'empêche pas Pierre Dukan d'être optimiste. Le groupe a trouvé des relais dans les boutiques spécialisées en diététique et dans les pharmacies et parapharmacies, tandis que son site Internet lui permet de vendre ses produits en ligne et de pallier la baisse de fréquentation de ses réunions depuis 2010. La Toile voit d'ailleurs converger de nombreux acteurs, comme les sites de presse féminine ou santé, ou encore les "pure players" (Ilovemydietcoach.com, Moncoachingminceur.com, Dietboutique.com, etc.), qui pourraient bouleverser une nouvelle fois un marché instable et opportuniste.
"Pour l'instant, l'industrie de la minceur n'est pas encore réelle, et s'en tient à celle de l'allégé. C'est le cas de Coca, qui fait du light et du zéro, des chewing-gums sans sucre et des laitages à 0 %. Mais tout reste à faire, et il existe de formidables opportunités pour l'industrie française", juge le nutritionniste star. Une mission qui s'exporte comme n'importe quel produit français, puisque le groupe vient de se lancer, à la mi-mai, en Russie et au Brésil, après les Etats-Unis et la Chine.
Un homme d’affaire chinois veut commercialiser le «bol d’air pur»
Chen Guangbiao veut mettre l'air en boite pour le vendre.
Chen Guangbiao veut mettre l'air en boite pour le vendre.
AFP/ PATRICK LIN

Par RFI
En Chine, après la canette à boire, la canette à respirer. Un riche homme d’affaire qui a fait fortune dans le recyclage s’apprête à mettre en vente des canettes contenant de l’air des montagnes dans les grandes villes chinoises saturées de pollution. C’est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Alors, comment un Chinois a-t-il décidé de commercialiser le « bol d’air pur » ?


Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Chen Guangbiao est bien décidé à vendre du vent et c’est prévu pour le 17 septembre prochain, le jour de la journée sans voiture. Les secrets de fabrication de ces « canettes à air » ont été distillés dans la presse au compte-goutte.
Pour le contenu, l’air sera « prélevé » sur le Shangri-la chinois dans le Yunnan, où dans l’ancienne « base de l’armée rouge de Mao » sur le mont Jinggang dans le Jiangxi. Et pour le contenant, la canette serait aussi révolutionnaire que le concept, avec une valve intelligente capable de « retenir l’air à l’intérieur pendant toute une semaine » une fois ouverte. Après c’est simple : vous plongez le nez dedans et vous inspirez un bon coup ! Et « vous aurez l’esprit clair », garantit cet homme d’affaire de Nankin qui n’en est pas à son premier coup médiatique.
L’année dernière, celui qu’on a surnommé « Low Carbon Chen » a détruit sa Mercedes devant les caméras de télévision à l’occasion -déjà- de la journée sans voiture. Il promet aujourd’hui de créer des milliers d’emplois dans les régions reculées où l’air aura été prélevé.
Le projet mégalo d'un excentrique
Le patron de Jiangsu Huangpu Recycling qui a fait fortune dans le recyclage espère dégager 100 millions de yuan de recettes annuelles avec ce nouveau projet. Un projet aussi mégalo que ce personnage excentrique en chemisette blanche, habitué des plateaux télés et devenu célèbre en 2008 en donnant 180 millions de yuans aux victimes du tremblement de terre au Sichuan.
Sur chaque canette sera ainsi inscrit : « Chen Guangbiao, une bonne personne ». Une bonne personne peut-être, mais à près de 50 centimes d’euros la bouteille –les canettes seront vendues entre 4 et 5 yuan l’unité- ça donne envie de vendre du soleil en conserve raillent certains internautes !

http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20120813-homme-affaire-chinois-veut-commercialiser-le-bol-air-pur
 

Les variétés paysannes de blé en voie de disparition

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Jean-François Berthelot devant sa variété Japhabelle, dans sa ferme du Lot-et-Garonne.
Jean-François Berthelot devant sa variété Japhabelle, dans sa ferme du Lot-et-Garonne. | Angela Bolis / LeMonde.fr

"Qu'est-ce que ça veut dire, une variété, quand on réfléchit au mot ?", interroge Jean-François Berthellot, les pieds enfoncés dans la terre collante de ses champs de blé. Dans sa ferme du Roc, dans le Lot-et-Garonne, l'agriculteur, membre du réseau Semences paysannes, en manie une conception quelque peu tombée en désuétude, mais qui a le mérite de donner un sens à l'adjectif "varié" qui s'y cache.

Il en est ainsi de sa Japhabelle, dont il est particulièrement fier. Une variété paysanne – qu'il nomme aussi "population" – haute, robuste, qui mêle des épis plus ou moins barbus, plus ou moins épais, et dont le vert tendre tire, selon les plants, sur le blond, le roux ou le noir bleuté. Elle associe en fait vingt familles de blés différents.

La banque de graines de Jean-François Berthellot.
La banque de graines de Jean-François Berthellot. | Angela Bolis / LeMonde.fr

Dans les parcelles expérimentales de Jean-François Berthellot.
Dans les parcelles expérimentales de Jean-François Berthellot. | Angela Bolis / LeMonde.fr

Entre sa banque de graines et ses champs, Jean-François Berthellot a amassé quelque 200 variétés de blé – en plus de ses autres cultures de légumineuses et de céréales. Une collection qu'il tient à conserver de manière vivante aussi, dans une mosaïque de petites parcelles cultivées, pour que les plantes puissent continuer à évoluer et s'adapter à leur environnement. Il y pousse des blés d'Andalousie ou des montagnes de Turquie, de l'amidonnier, ancêtre du blé dur, et même, dans un coin, un nouveau graminé en phase de domestication.
Lire aussi le reportage sur la réserve mondiale de semences de Spitzberg (Norvège) : Graines en stock
Partant de quelques graines – collectées au gré des échanges avec d'autres agriculteurs ou dans les banques de semences d'Europe et d'ailleurs –, le paysan les sème, puis sélectionne les meilleurs plants, les multiplie d'année en année, et observe, pendant cinq ou six ans : leur croissance, leur résistance aux maladies, aux parasites, au climat, leur capacité à ne pas ployer sous les pluies d'orage, leur brillance et les nuances colorées de leurs épis mûrs, qui le renseignent sur la qualité de leur gluten.
Petit épeautre dans les parcelles expérimentales de Jean-François Berthelot.
Petit épeautre dans les parcelles expérimentales de Jean-François Berthelot. | Angela Bolis / LeMonde.fr

UNE VARIÉTÉ VARIÉE, MAIS NON RECONNUE
La diversité génétique de ces variétés leur permet de mieux résister aux maladies – qui contamineront moins facilement l'ensemble de la parcelle, sans ajout de pesticides –, et de s'adapter mieux aux variations des sols et des climats.

Mais la différence, avec une monoculture ou une variété homogène, se fait aussi ressentir dans le produit fini du blé. Le pain par exemple. Le paysan peut en attester : il est aussi meunier et boulanger et a, de fait, la main sur toute la chaîne de production, "du grain au pain". Ce qui lui permet de tester directement les résultats de sa récolte, selon ses propres critères de sélection : "une palette gustative plus colorée, des produits moins uniformisés, de meilleures qualités nutritionnelles, et un gluten plus digestif – avec toutes ces allergies et ces intolérances au gluten causées par la sélection ultrapoussée des blés nains utilisés en agriculture intensive", explique-t-il.
Production de la farine dans la ferme de Jean-François Berthellot.
Production de la farine dans la ferme de Jean-François Berthellot. | Angela Bolis / LeMonde.fr


Jean-François Berthellot enfourne son pain.
Jean-François Berthellot enfourne son pain. | Angela Bolis / LeMonde.fr

Juridiquement toutefois, la Japhabelle, comme chacune des 90 "variétés-populations" que Jean-François Berthellot a créées, n'est pas reconnue comme une variété. Ce type d'obtention paysanne, devenue rarissime en France, n'entre en fait dans aucune règlementation sur le commerce des semences, dans aucun catalogue officiel.
ÉROSION DE LA BIODIVERSITÉ CULTIVÉE
"Pour moi, il y a un raté historique, estime l'agriculteur. Pendant des milliers d'années, les cultivateurs ont fait de la création variétale. Et au début du XXe siècle, ces savoirs et ces méthodes ont été accaparés par l'industrie semencière, qui n'ont pas les mêmes critères de sélection que nous : la productivité, la conservation dans les circuits longs de la grande distribution... Aujourd'hui encore, on fait tout pour déposséder le paysan de ce travail d'obtention de variétés."   
La filière semencière française est aujourd'hui la troisième plus importante au monde, et, selon l'interprofession (le GNIS), 72 sélectionneurs créent chaque année "plus de 600 nouvelles variétés qui viennent renouveler les 6 000 variétés de toutes les espèces proposées aux agriculteurs dans le catalogue français". En parallèle toutefois, la FAO (branche de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture) estime que trois quarts de la biodiversité cultivée s'est perdue au XXe siècle.
Dans le cas du blé tendre, la Fondation pour la recherche sur la biodiversité note une "homogénéisation génétique très importante sur le territoire français", "surtout due à la baisse de la diversité génétique à l'intérieur des variétés cultivées" : les "variétés de pays", plus locales et hétérogènes, ont peu à peu été remplacées par des "lignées pures modernes", qui deviennent, à partir de 1964, "le seul type de variétés cultivées et autorisées à la commercialisation".
Conservation d'épis de blés dans la banque de graines de Jean-François Berthellot.
Conservation d'épis de blés dans la banque de graines de Jean-François Berthellot. | Angela Bolis / LeMonde.fr

C'est à cette époque que les plantes ne correspondant pas aux critères qui définissent désormais toute nouvelle variété sont exclues du catalogue officiel – catalogue déterminant l'autorisation de leur commercialisation. Toute variété légale se définit alors par : sa distinction (différente des variétés existantes), son homogénéité (plantes identiques les unes aux autres), et sa stabilité (elles conservent les même caractéristiques d'une génération à l'autre). L'objectif étant de protéger les obtenteurs de ces variétés grâce à un titre de propriété intellectuelle, et de garantir au consommateur des variétés pures et bien identifiées.
UNE RÉFORME EUROPÉENNE AMBIGÜE
Si ces règles commerciales ne s'appliquent pas à quelques variétés dites "de niche", dont la vente est limitée aux amateurs et en quantité, elles excluent en tout cas les variétés paysannes comme la Japhabelle. "Sur le terrain, on ne cultive pas un truc conceptuel, qui correspond aux critères de l'industrie, on cultive une variété qui évolue, qui est composée d'individus différents...", explique Jean-François Berthellot.
Toutefois, une vaste réforme européenne du marché des semences en cours paraît entrouvrir une porte, en créant un nouveau catalogue destiné aux variétés hétérogènes. En pratique cependant, des contraintes règlementaires – comme l'obligation de définir les parents qui ont engendré une nouvelle variété – leur barreraient la route, selon le réseau Semences paysannes. Par contre, il ouvrirait la voie aux variétés OGM, qui ne sont pas assez stables génétiquement pour entrer dans le catalogue officiel.
Ce vaste paquet législatif européen prévoit aussi un contrôle accru des agriculteurs qui travaillent avec leurs propres graines : d'une part, en imposant des "auto-contrôles" sur ces semences, qui, "pour les petites exploitations comme nous, vont être insurmontables financièrement", et d'autre part en enregistrant sur un fichier tous ces agriculteurs-semenciers. "Un fichage inadmissible", selon le paysan.
Jean-François Berthellot écoule toutes ses céréales et légumineuses en produits finis (pain, pâtes, paquets de lentils, farine, etc.) et en vente directe à sa ferme, au marché, ou aux magasins bio du coin.
Jean-François Berthellot écoule toutes ses céréales et légumineuses en produits finis (pain, pâtes, paquets de lentils, farine, etc.) et en vente directe à sa ferme, au marché, ou aux magasins bio du coin. | Angela Bolis / LeMonde.fr

Affaissement de la chaussée

Une voiture engloutie par un bris d'aqueduc

Première publication 29 juin 2013 à 07h26
 
Par Gabrielle Leblanc | Agence QMI
Un bris d'aqueduc survenu tôt samedi matin sur le boulevard Gouin, dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, à Montréal, a donné lieu à une scène assez particulière.
(Agence QMI)
Vers 3h30, une voiture se serait enfoncée dans un cratère empli d'eau, provoqué par l'affaissement de la chaussée. Seules les roues arrière du véhicule demeuraient visibles.
(Agence QMI)
Les pompiers et les policiers étaient sur place samedi matin.

Dur coup pour les familles

Les grands logements de plus en plus chers

Première publication 29 juin 2013 à 08h54
Les grands logements de plus en plus chers
Crédit photo : Journal de Montréal
Sonia Massé et ses quatre enfants vivent dans un logement trop petit pour les besoins de la famille.
Par Sonia Noreau | Journal de Montréal
Les familles nombreuses sont prises à la gorge par l'augmentation des prix et la rareté des grands appartements. Entassée à six dans un quatre et demi à Lachine, la famille de Sonia Massé en sait quelque chose.
«Ce n'est pas assez grand pour une famille de six personnes», dit Mme Massé. Avec trois enfants de moins de sept ans et un bébé d'à peine six mois, elle sait qu'elle doit déménager.
Pour en savoir plus sur les difficultés que rencontrent les familles, lisez la suite de l'article sur le site du Journal de Montréal.

Jeux vidéos

Zelda plaira-t-il aux adeptes de la première heure?

Première publication 29 juin 2013 à 16h50
Zelda plaira-t-il aux adeptes de la première heure?
Crédit photo : Photo courtoisie
Par Steve Tilley | Agence QMI
Skyrim, je vous présente Hyrule. Hyrule, voici Skyrim.
Il ne s'agit pas vraiment du mariage de ces deux mondes de jeux vidéo très différents, mais, à entendre le légendaire concepteur et visionnaire Shigeru Miyamoto, le prochain «The Legend of Zelda» sur Nintendo Wii U pourrait envoyer notre héros Link explorer une contrée plus vaste encore que celle à laquelle il a été habitué.
En entrevue avec l'agence QMI à Los Angeles lors de la récente E3, Miyamoto nous a parlé de la direction que devrait prendre le nouveau Zelda qui verra le jour sur la console Wii U l'année prochaine (ou en 2015). Il semblerait que Hyrule (le monde de Link) revête des airs de «The Elder Scrolls V: Skyrim», titre célèbre pour la liberté quasi illimitée qu'il offre au joueur.
«Les jeux Zelda étaient construits autour d'une structure linéaire qui en définissait la jouabilité. Le défi, la difficulté du jeu, et les différentes rencontrés étaient centrés autour d'énigmes que vous deviez résoudre, a déclaré Miyamoto. Mais nous avons vraiment commencé à repenser cette structure de base, en matière de possibilités, et de degré de liberté dans l'exploration du monde de Link.»
Miyamoto poursuit sur la manière dont les choses pourraient évoluer: «Plutôt que d'avoir ce modèle standard: «Il y a huit donjons, vous obtenez l'objet dans le donjon une fois que vous l'avez désactivé, ensuite seulement vous pouvez accéder au suivant», nous étudions ce qui pourrait être fait pour repenser cette structure, et fournir au joueur un plus grand degré de liberté dans l'expérimentation de ce monde».
ll semble que vous vous orientez vers le jeu de rôle?
«Il existe des ressemblances d'un point de vue de jeu en monde ouvert, mais tout en conservant la structure originelle des jeux Zelda (...), si vous jouez à la série depuis longtemps, à un moment donné du jeu, vous obtenez l'arc, puis vous continuez, passez un niveau, et perdez ce même arc, vous devez alors vous mettre de nouveau à sa recherche, a expliqué Miyamoto. Nous envisageons même repenser ce type de structure.»
Faire de Zelda une expérience moins rigide, et plus libre semble être une bonne chose, mais les amateurs de la première heure - que ce soit des jeux, des films, ou encore des livres - ne réagissent pas toujours bien au changement, et peuvent être effrayés par le bouleversement de certains aspects fondamentaux du jeu.
«C'est, peut-être la raison pour laquelle nous serons heureux de partager une date de lancement seulement lorsque nous serons certains qu'il n'y a aucune raison pour eux d'être effrayés» a plaisanté, le concepteur.

Armée canadienne

Des changements qui coûtent royalement cher

Première publication 29 juin 2013 à 18h26
Des changements qui coûtent royalement cher
Crédit photo : archives Agence QMI
Par Jessica Hume | Agence QMI
Remettre le mot «royal» dans l'appellation de la marine et de l'aviation, puis changer le nom de l'armée ont coûté plus de 1 million$ au gouvernement canadien, a appris l'Agence QMI.
Des documents obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information par le recherchiste Ken Rubin révèlent que la facture pour l'aviation s'élève à 470 000 $. Son nom a été modifié de Commandement aérien des Forces canadiennes à Aviation royale canadienne, comme c'était le cas avant 1968.
Pour la marine, qui s'appelle maintenant la Marine royale canadienne (également son nom d'avant 1968), il a fallu défrayer 7000$.
Quant à l'armée, Ottawa n'a pas utilisé le mot royal, mais a profité de l'occasion pour simplifier son nom, qui s'est transformé de Commandement de la Force terrestre à Armée canadienne, au coût de 583 000$.
Lorsque le ministre de la Défense, Peter MacKay, a annoncé les changements en 2011, il a affirmé que la mise en place des nouveaux noms prendrait deux ou trois ans. Deux ans plus tard, la transformation est bien avancée.
Les coûts sont reliés aux changements dans l'affichage aussi bien sur les sites web, les immeubles que sur les uniformes et les équipements.
La décision pour la marine et l'aviation a provoqué des railleries et s'inscrit dans la volonté du gouvernement Harper de mettre de l'avant la royauté au Canada.
Le critique en matière de Défense du NPD, Jack Harris, ne comprend pas pourquoi les conservateurs ont agi de la sorte.
«Cela a provoqué de la division», a-t-il souligné.
«Nous avions des appellations qui fonctionnaient et, à ce que je comprends, il n'y a eu aucune consultation avec les Canadiens ou les militaires. Pas tout le monde n'apprécie la royauté.»
À son avis, ces dépenses sont douteuses à un moment où le gouvernement doit se serrer la ceinture.