jeudi 27 juin 2013

Demande croissante

Les centres de données, une manne pour le Québec?

Première publication 26 juin 2013 à 16h50
Les centres de données, une manne pour le Québec?
Crédit photo : Gracieuseté
Par Michel Munger | Argent
Les centres de données poussent comme des champignons depuis deux ans au Québec et les acteurs de cette industrie parlent d'une demande croissante pour leurs services.
En janvier, Cogeco Services Réseau indiquait qu'elle implanterait un centre de 100 000 pieds carrés à Kirkland, pour l'ouvrir en 2014.
En juin, deux investissements de taille ont été dévoilés. Bilodeau Immobilier et Martin Bouchard (cofondateur de Copernic) misent chacun des dizaines de millions $ pour établir leurs centres à Québec.
En 2012, le géant français OVH annonçait qu'il installerait jusqu'à 360 000 serveurs sur le site de l'ancienne usine de Rio Tinto Alcan à Beauharnois, créant jusqu'à 300 emplois.
Ces fournisseurs d'hébergement et de services de réseaux permettent aux entreprises d'éviter la gestion de l'informatique en nuage et du traitement de données.

Demande croissante


Le besoin se fait sentir, explique Virginia Braile, vice-présidente au marketing pour Cogeco Services Réseaux.
«Nous voyons Montréal comme un marché émergent, avec une perspective de croissance, dit-elle. La demande est forte tant pour nos clients existants que pour les nouveaux.»
«Nous avons des clients dans l'industrie du jeu en ligne, souligne Mme Braile. Ils ont des besoins technologiques avancés.»
Ayant déjà six installations en Ontario, l'entreprise a été attirée notamment par les prix de l'électricité. «La disponibilité à un coût rentable est un facteur [dont nous tenons compte], admet-elle. C'est absolument vrai.»
La présence d'un barrage hydroélectrique à Beauharnois a aussi séduit OVH, qui apprécie l'énergie propre en grande quantité.
«Ce qui est important est la stabilité du réseau électrique, estime Jérôme Arnaud, vice-président à l'exploitation pour les Amériques chez OVH. Les infrastructures du Québec ont été renforcées [depuis la crise du verglas].»
Le climat tempéré est un autre atout, précise-t-il. «Nous avons une technologie de refroidissement des serveurs par air et par eau. Si nous l'avions installée dans la Vallée de la mort en Californie, ça aurait été tout un défi.»

Retombées limitées


Quel est l'impact économique du secteur? La société de recherche Gartner estime que les dépenses mondiales croîtront de 3,7% en 2013 et de 4% en 2014, pour atteindre 152 milliards $ US. Environ 14 millions d'emplois, dont 1,2 million sur le continent nord-américain, seront créés d'ici 2015 selon IDC.
Les retombées par centre de données sont limitées, avertit Nicole Martel, PDG de l'Association québécoise des technologies (AQT).
«L'industrie n'est pas une grande créatrice d'emplois. Elle utilise beaucoup de machinerie. Lorsqu'elle veut s'établir quelque part, elle dit: j'ai le choix entre vous, la Suède et la Norvège. Elle demande des rabais sur l'électricité et sur l'emplacement.»
En Suède, l'arrivée d'une installation de Facebook a généré seulement 300 postes.
«Là où nous pourrions jouer un rôle, ajoute Mme Martel, ce serait d'aller chercher des centres de données d'entreprises prestigieuses comme Google, pour bâtir un écosystème autour. À Waterloo, un écosystème gravite autour de BlackBerry inc., qui est toujours à l'affût des nouvelles technologies.»
L'industrie compte cependant des acteurs comme iWeb et Cologix, dont les solutions sont populaires à l'international, souligne Nicole Martel. «Les services d'informatique en nuage s'exportent facilement. Ça fait entrer des revenus au Québec.»

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