mardi 16 avril 2013

Première au Québec

Un camp pour jeunes avec surpoids verra le jour

Première publication 14 mars 2013 à 08h26
Un camp pour jeunes avec surpoids verra le jour
Crédit photo : Archives TVA Nouvelles
Un camp de jour destiné exclusivement aux jeunes âgés de 8 à 16 ans aux prises avec un surplus de poids ou un problème d'obésité verra le jour cet été, a appris 24 h. Il s'agit d'une première au Québec.
Par Ewan Sauves | Agence QMI
Un camp de jour destiné exclusivement aux jeunes âgés de 8 à 16 ans aux prises avec un surplus de poids ou un problème d'obésité verra le jour cet été, a appris 24 h. Il s'agit d'une première au Québec.
Intitulé SNAP (pour Santé, nutrition, activité physique), ce camp pour enfants sera le seul de la province à axer sa stratégie sur les saines habitudes de vie. En juillet, 74 enfants issus de différents milieux sociaux auront la chance de passer deux semaines dans un bois des Laurentides, aux côtés de psychologues, kinésiologies et nutritionnistes de l'hôpital Sainte-Justine.
Canot, escalade, ateliers de cuisine, cours d'estime de soi : tous les moyens seront bons pour contrer l'obésité infantile. «Ces jeunes-là ne veulent pas aller dans les camps de vacances parce qu'ils se sentent constamment jugés, a expliqué Emmanuelle Lachance, directrice des ventes et marketing des Oeuvres du Père Sablon, l'organisme qui chapeaute SNAP. Rentrer dans un canot, ce n'est pas facile pour quiconque alors imaginez pour eux.»
Un enfant souffrant de surplus de poids aurait besoin de la compagnie d'autres comme lui, a-t-elle ajouté. En effet, 50 jeunes démunis, la plupart référés par la Fondation du Dr Julien et par divers CLSC, ont participé gratuitement l'année dernière au projet-pilote du camp SNAP.
Mme Lachance a admis n'avoir reçu que des commentaires positifs des parents et des campeurs.
«Ce n'est pas un programme de perte de poids ou des boot camp comme on voit aux États-Unis, a prévenu la représentante du Père Sablon. Il s'agit plutôt d'outiller les jeunes et leur donner envie d'adopter des saines habitudes de vie à long terme.»

Convaincre les parents


SNAP a été créé en partenariat avec l'équipe du programme Circuit de l'hôpital Sainte-Justine, qui aide à prévenir les risques de maladies cardiovasculaires chez les enfants.
Selon le Dr Jean-Luc Bigras, cardiologue et codirecteur du projet Circuit, un des objectifs du camp sera aussi de convaincre les parents des enfants du changement qu'ils doivent apporter à leur quotidien. La plupart d'entre eux ne saisissent pas l'ampleur du problème, a-t-il soutenu.
La dernière journée d'activités leur sera donc consacrée et les professionnels de la santé tenteront de les outiller pour bien réintégrer leurs enfants à la maison.
«Ce n'est pas que du tofu qu'on cuisine et non, ce n'est pas plate de manger santé! a lancé en riant Emmanuelle Lachance, de l'organisme Père Sablon. C'est maintenant aux enfants d'apprendre aux parents de bien faire l'épicerie et de leur dire que ce n'est pas plus cher d'acheter une pomme qu'un sac de croustilles.»

Souffrance psychologique


Au Québec, environ 30 % de la population pédiatrique souffre de surplus de poids, a estimé le Dr Jean-Luc Bigras. Le nouveau camp de jour répondrait donc à un besoin criant.
«Vous seriez extrêmement surpris de la souffrance que ressentent ces enfants-là, a-t-il expliqué. Ils ont tendance à se faire taquiner, à plus s'isoler des autres à cause de leur condition. Un camp comme SNAP leur permettra d'avoir des échanges entre eux, de créer une cohésion dans le but d'améliorer leur état psychologique.»

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