vendredi 24 mai 2013

Saguenay-Lac-Saint-Jean

L'hiver a endommagé la majorité des terres agricoles

Première publication 23 mai 2013 à 19h32
L'hiver a endommagé la majorité des terres agricoles
Crédit photo : TVA Nouvelles
Par Jean Houle | TVA Nouvelles
Le dernier hiver qu'on a connu réécrit à sa façon le proverbe «Qui sème le vent récolte la tempête» au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le gel hivernal, combiné à la faible neige et aux pluies abondantes de janvier dernier, ont endommagé la majorité des terres agricoles de la région et ont contraint les producteurs laitiers, d'agneaux et de bovins à envisager des solutions coûteuses pour nourrir leur troupeau.
«Tout ça, c'est perdu», a déploré le producteur laitier Sylvain Boily en arpentant une partie de sa terre qui longe le rang 3 Ouest, à Saint-Bruno. Son champ de luzerne est rasé, et les portions vertes de sa terre sont en réalité des racines de pissenlit. Il a perdu près de 70% de son champ. Le temps doux de janvier de même que les pluies abondantes ont balayé la neige. Les prairies sont touchées.

(Crédit photo: TVA Nouvelles)
«Avec l'expérience que j'ai, je savais dès le mois de février qu'on aurait des problèmes cet été, a-t-il dit. Là, on réalise vraiment à quel point.»
La majorité des terres destinées au foin, à la luzerne et aux graminées des secteurs de Hébertville, Métabetchouan, Saint-Cœur-de-Marie et également du Saguenay sont touchées, parfois jusqu'à 85% de leur superficie. Cela signifie que les producteurs laitiers, d'agneaux et de bovins devront imaginer des solutions de rechange.
Réensemencer ou ensiler plus de maïs, mais obligatoirement acheter le foin à l'extérieur de la région pour nourrir le troupeau. Ces coûts supplémentaires s'annoncent importants.

(Crédit photo: TVA Nouvelles)
«Moi, j'ai dû investir 12 000$ pour réensemencer et louer d'autres portions de terres à 30 kilomètres de chez nous, a dit Daniel Gobeil, un producteur de La Baie. Et je n'ai aucune idée du montant que la Financière agricole va rembourser.»
«Notre problème, c'est qu'on travaille pour 2014 en réensemençant, a précisé Sylvain Boily. C'est sûr qu'il faudra faire venir le foin d'autres régions du Québec.»
L'été dernier, le foin coûtait 30$ la balle. Son prix pourrait doubler cette année.
«C'est une question d'offre et de demande», a noté Éric Girard, agronome chez Nutrinor, la coopérative régionale des producteurs agricoles. «C'est comme se précipiter à l'épicerie quand le frigo est vide, sauf que pour un troupeau, le volume est beaucoup plus important.»
Plus de la moitié des producteurs assurés par la Financière agricole ont déjà envoyé un avis de dommage. L'assureur détermine leur étendue à l'aide d'un système météo relié au ministère de l'Environnement. L'UPA doute de l'efficacité de la méthode.
Ce qu'on veut, c'est que la Financière prenne tous les moyens pour verser des compensations qui ont de l'allure», a dit espérer le président de l'UPA Saguenay-Lac-Saint-Jean.
La Financière agricole n'aura qu'en juillet une idée de la compensation qu'elle versera à la fin de 2013. Mais les producteurs savent déjà que certaines pertes sont irrémédiables.
«On sait qu'il y en a qui auront du mal à passer au travers», a conclu Sylvain Boily.

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