dimanche 26 mai 2013

De plus en plus dégainé

Hausse de l'utilisation du taser

Première publication 26 mai 2013 à 08h05
Hausse de l'utilisation du taser
Crédit photo : Gracieuseté
Par Nicolas Saillant | Agence QMI
Après une diminution marquée en 2008-09, les différents corps de police du Québec ont employé plus que jamais le pistolet à impulsion électrique Taser en 2012, son utilisation ayant connu une hausse de 65% par rapport à 2011.
À la suite d'une série d'événements qui ont fait les manchettes partout au Canada en 2007, les neuf corps policiers du Québec qui utilisent le pistolet électrique ont mis un holà sur l'utilisation de l'arme en 2008-09.
Or, depuis ce creux, le nombre d'utilisations de l'arme à impulsion électrique (AIE) rapporté est en constante augmentation, atteignant 82 utilisations l'an dernier comparativement à seulement 28 interventions en 2009.

(Photo archives Agence France-Presse)

Mode démonstration en hausse

Les chiffres compilés par le Journal de Québec démontrent toutefois une différence importante dans la façon d'utiliser ce pistolet depuis 2010. L'AIE est maintenant utilisée comme arme de dissuasion bien plus que comme outil de neutralisation. Sur les 82 événements recensés en 2012, 45 d'entre eux n'ont pas nécessité de décharge, soit 55 % des cas.
Dans ces situations, les policiers peuvent avoir seulement pointé le Taser en direction du suspect en menaçant de tirer s'il ne collaborait pas.
«Si je fais juste démontrer l'arc électrique et la personne dit: je me rends et lâche son couteau, même si on n'a pas eu besoin de l'utiliser en déployant les sondes, l'outil va avoir eu sa raison d'être», a expliqué Steeve Carrier, responsable de la formation des AIE pour la police de Québec.
Le Service de police de la ville de Montréal utilise aussi beaucoup cette façon de faire. Sur 31 utilisations de l'arme, 21 événements se sont conclus par une simple démonstration.

Procédure stricte

Reste que le Taser est encore utilisé comme arme de neutralisation. Trente-sept individus ont été arrêtés de cette façon, soit par projection des sondes électriques, soit par un contact direct avec le corps du suspect.
Chaque fois qu'une personne reçoit une décharge de l'AIE, le protocole oblige maintenant les autorités à transporter le suspect dans un centre hospitalier. Les policiers sont également plus attentifs aux individus qui montrent des signes d'intoxication ou encore une condition médicale précaire.
«On veut améliorer la détection. Que les policiers apprennent à lire que par exemple, c'est une urgence médicale», a expliqué Jean-Pierre Côté, sergent au SPVQ.

Finie la soumission

Le nombre de décharges sur chaque suspect est également limité aujourd'hui. Depuis l'arrestation de Quilem Registre, décédé à Montréal en novembre 2007 alors qu'il a reçu pas moins de six décharges de cinq secondes, les policiers n'utilisent plus le Taser comme une arme de soumission, mais comme une arme de neutralisation.
«On veut créer une fenêtre d'opportunité. Les policiers sont capables dans le premier cinq secondes où la personne est neutralisée neuromusculairement, de prendre un contrôle physique et menotter la personne», a expliqué Steeve Carrier.

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