samedi 25 mai 2013

36 heures sans eau potable à Montréal

Une erreur humaine à l'origine de la crise?

Première publication 24 mai 2013 à 07h53
Mise à jour : 24 mai 2013 à 19h15
TVA Nouvelles
TVA Nouvelles a appris qu'une erreur humaine à l'usine Atwater serait à l'origine de l'avis d'ébullition de l'eau à Montréal qui a privé 1,3 million de citoyens d'eau potable durant 36 heures.
Les autorités de la Ville doivent rencontrer tous les opérateurs de l'usine qui étaient en poste quand le problème est survenu mercredi afin de faire la lumière sur ce qui s'est passé exactement.
Pour le moment, les autorités savent que les employés ont trop fait baisser le niveau de l'eau des bassins de l'usine de filtration Atwater qui est en réfection faisant remonter les sédiments dans le réseau d'aqueduc de la Ville; forçant l'émission de l'avis d'ébullition en attendant le résultat des tests sur l'eau potable.

Eau du robinet

Les Montréalais ont finalement pu recommencer à consommer l'eau du robinet sans crainte, hier en fin de soirée.
En conférence de presse hier, le maire de Montréal Michael Applebaum, a spécifié que les résultats des 54 tests effectués sur le réseau d'eau potable de la ville n'avaient révélé aucune anomalie.
«Les analyses bactériologiques effectuées sur le réseau d'aqueduc montréalais et à la sortie des usines confirment que l'eau potable est de bonne qualité et répond à toutes les exigences réglementaires», a-t-il indiqué.
La Ville tente donc de comprendre ce qui s'est passé à l'usine de filtration Atwater, construite en 1911, où sont présentement effectués des travaux de réfection.

Possibles causes

Selon le microbiologiste spécialiste de l'eau à l'Institut Armand Frappier, Pierre Payment, le très bas niveau de l'eau à l'usine Atwater pourrait expliquer les événements des derniers jours.
«La raison principale c'est que le fameux réservoir dont on parle, c'est comme une grande piscine qui était remplie d'eau chlorée. Donc dans le fond, les probabilités d'avoir des micro-organismes n'étaient pas très grandes, sauf que comme le sédiment s'était refait, les gens ont bien vu que leur eau était colorée, brunâtre», a-t-il précisé.
M. Payment estime également que les autorités «ont bien fait» d'émettre un avis d'ébullition d'eau pour tous les arrondissements ciblés et rejette les critiques émises par certains qui affirmaient ne pas avoir été informés du problème assez tôt.
«En presque moins d'une demi-heure, on avait déjà commencé à faire des avertissements, à prendre des décisions, à avoir un avis d'ébullition pour les citoyens qui étaient rapprochés. [...] Normalement, ces avis d'ébullition, il y a beaucoup de villes qui les prennent après 24 ou 48 heures», indique-t-il.
Mais même s'il était peu probable que les réseaux d'aqueduc de plusieurs arrondissements aient été contaminés, Pierre Payment souligne que les autorités ont agi selon les normes.
«Le règlement sur l'eau potable spécifie que lorsque la turbidité de l'eau augmente au-delà d'une certaine norme, qui est d'une unité de turbidité, on doit agir. Et là, comme on avait quelque chose de beaucoup plus grand que ça, qui a peut-être atteint 5, 10 ou 20 unités, je pense qu'il fallait agir par précaution», croit-il.
«On n'oublie pas qu'actuellement, c'est 1000 litres d'eau par jour pour chaque citoyen de Montréal que la Ville doit produire. C'est énorme», ajoute-t-il.
Certaines entreprises ont toutefois affirmé que cette crise de l'eau potable à Montréal a eu des impacts économiques importants.
Dans le passé, les opérateurs ont abaissé le niveau des bassins à huit reprises, avec succès. Cette fois-ci, l'opération, apparemment simple, a une incidence sur 1,3 million de personnes.

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