vendredi 22 février 2013


Et le bio, c’est mieux  ?

Le bio est à la mode, mais, s’il est plus avantageux pour la santé, il ne l’est pas forcément pour le porte-monnaie. Il faut dire qu’on ne l’encourage pas.

Est-ce vraiment bénéfique  ?


« Manger bio est le meilleur moyen de diminuer son exposition aux pesticides, affirme le toxicologue Jean-François Narbonne. On en retrouve 6 à 9 fois moins dans les urines d’enfants qui sont passés d’une alimentation conventionnelle à une alimentation bio. »
Selon un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de 2003, la grande majorité des produits bio ne contiennent pas de résidus de pesticides et leur teneur en nitrates (liée aux engrais chimiques) est plus faible dans les légumes. Contrairement à ce que disent les détracteurs de la filière bio, la présence de mycotoxines, dues aux moisissures, n’y est pas plus élevée qu’ailleurs. _ Pour autant, une carotte bio est-elle meilleure qu’une carotte ordinaire du point de vue nutritionnel  ? Un peu. D’après une étude parue en 2009 dans l’American Journal of Clinical Nutrition, les aliments bio contiennent plus de micronutriments (magnésium, zinc, flavonoïdes, sucres, polyphénols…) que les autres et moins d’eau. En revanche, ils n’apportent pas forcément plus de vitamines.
Pourquoi est-ce plus cher  ?

« Il y a dix ans, parler de bio faisait fuir les gens, aujourd’hui, il suffit de mettre bio sur une étiquette pour que ça se vende comme des petits pains », raconte l’agronome Claude Aubert, auteur d’Une autre assiette (éd. Courrier du livre, 20 euros). Le hic, c’est le prix : 25 % plus cher… Car les coûts de production sont très élevés. _ Comme les producteurs respectent les saisons et qu’ils bichonnent leurs sols, leurs rendements sont deux fois moins importants. D’autant que pour désherber sans herbicides chimiques il leur faut payer de la main-d’œuvre. Et puis, si l’Etat et l’Europe donnaient à l’agriculture bio autant de subventions qu’à l’agriculture conventionnelle (un éleveur de vaches laitières bio touche moitié moins d’aides qu’un éleveur ordinaire), elle pourrait se développer et baisser ses prix. _ Actuellement, elle ne représente que 2,6 % des terres cultivées, et, même si le Grenelle de l’environnement prévoit qu’elle passera à 20 % d’ici à 2020, face à la demande, la France est obligée d’importer. Ce qui n’est pas sans risques, comme on l’a vu avec les graines germées bio venues d’Egypte.
Y a-t-il des alternatives  ?
 
« Avec un milliard d’affamés sur la Terre et un tiers de l’humanité en surcharge pondérale, ce qui devrait nous interpeller, c’est de mieux gérer la question alimentaire. On a cru pouvoir s’en sortir en produisant toujours plus et on est dans une impasse. Bio ou pas bio, ce n’est pas le problème. Si on cultivait la terre comme un jardin, on pourrait nourrir la planète », explique Christian Rémésy. _ Ses propositions, un label fondé sur l’équilibre alimentaire des produits et la création d’«  agromarchés  » approvisionnés par des produits venant exclusivement des campagnes. Une autre forme de «  locavore  », en quelque sorte, ce mouvement qui prône de ne consommer que des produits cultivés dans un rayon de 100 à 250 kilomètres autour de chez soi, ou de «  slow food  », qui allie plaisir et respect des producteurs et de l’environnement.
Actuellement, chaque Français jette sept kilos de nourriture non entamée par an…



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