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Viandes : automatiques, les antibiotiques

Selon une récente étude, 85 % de notre alimentation ne présente aucun risque sanitaire. Et pourtant, entre polluants chimiques invisibles mais qui s’accumulent et nourriture industrielle trop grasse, trop salée ou trop sucrée… manger sain devient de plus en plus compliqué

Veau aux hormones, vache folle… A lire le Livre noir de l’agriculture (éd. Fayard, 17, 90 €), d’Isabelle Saporta, on n’est pas à l’abri d’un autre scandale sanitaire. Car la moitié des antibiotiques consommés en France le sont par les animaux, surtout les porcs. Agglutinés dans d’immenses hangars puant l’urine, ils se transmettent les infections. Les poulets, qui vivent à 20 dans un mètre carré et qu’on booste aux antibiotiques pour qu’ils grossissent plus vite, ne sont pas mieux lotis.

Et cette montagne de médicaments (la consommation d’antibiotiques chez les animaux a augmenté de 12,6 % entre 1998 et 2009) finit par nous affaiblir. Une étude a montré que les éleveurs de porcs étaient colonisés par des bactéries résistantes. Ce qui prouve que les germes passent de l’animal à l’homme… Et l’antibiorésistance progresse de manière inquiétante en Europe  : chaque année, 400 000 personnes en sont victimes et 25 000 en meurent.

Et les vaches dans tout ça  ? Leur nourriture naturelle, l’herbe, ne représente plus que 33 % de ce qu’elles mangent. Des sous-produits industriels, du soja et du maïs transgéniques importés du Brésil et d’Argentine… composent le reste. Mais qu’elles s’estiment heureuses : elles seront exemptées des farines animales qu’on veut remettre dans la gamelle des poulets et des cochons, alors qu’elles avaient été interdites pour avoir causé la transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob lors de la crise de la vache folle dans les années 1990…

Astuce :

Manger moins de viande, mais de meilleure qualité : choisir celle qui vient d’un producteur que votre boucher connaît  ; privilégier les volailles label bio ou Rouge, ou portant la mention « élevé en plein air ».