vendredi 22 février 2013


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Santé

Les boissons « light » favorisent le diabète chez les femmes
Les femmes qui consomment des boissons « light » (contenant des édulcorants comme l’aspartame) ont plus de risques d’avoir du diabète de type 2 que les autres. C’est ce que vient de révéler une étude de l’Inserm, la première du genre en France.

Pendant quatorze ans, environ 66 000 femmes de la cohorte E3N* ont été suivies. A quantité égale, celles qui boivent des produits « light » (sodas ou autres) ont 2,3 fois plus de risques de devenir diabétiques que celles qui consomment des boissons sucrées normales (sodas, sirops...) dont le risque est seulement multiplié par 1,5.

En revanche, aucune augmentation du diabète n’est observée avec des jus de fruits 100% pressés, y compris quand ils referment des sucres ajoutés.

1,5 l par semaine = 60% de risques en plus
Les grandes consommatrices sont encore plus touchées : celles qui boivent 1,5 l par semaine ont 60% de risques supplémentaires de déclarer un diabète que celles qui ingurgitent 1,5 l de boissons sucrées normales. Un résultat préoccupant car « les femmes qui consomment du « light » en consomment beaucoup en général en pensant que c’est moins mauvais pour la santé », souligne Guy Fagherazzi, qui a conduit l’étude.

Les conclusions de cette étude sont d’autant plus intéressantes « qu’il n’y a aucune raison que ce soit différent pour les hommes », précise le chercheur, et que les femmes prises en compte sont globalement moins obèses que la population générale, or, l’obésité est un facteur de risque du diabète de type 2. « Il s’agit d’un effet direct, commente Guy Fagherazzi. Nous avons comparé des femmes de même âge, même corpulence, ayant la même consommation de sucres par ailleurs ».

L’aspartame crée une insulino-résistance

Plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce phénomène. En premier lieu, leurs calories s’ajoutent à celles des aliments solides car les boissons « light » ne coupe pas l’appétit. Au contraire même, il se pourrait qu’elles favorisent la sensation de faim.

Autre mécanisme : light ou pas, les boissons sucrées entrainent une élévation du taux de sucre dans le sang qui déclenche un pic d’insuline. Or, des pics répétés peuvent engendrer une insulino-résistance.

Troisième piste : les produits « light » pourraient entrainer une appétence plus forte pour le sucre en général. Selon l’Inserm, « l’aspartame, un des principaux édulcorants utilisés aujourd’hui induirait une augmentation de la glycémie et, de ce fait, une hausse du taux d’insuline comparable à celle engendrée par le sucrose ».
Il faut faire des études sur les composants
« Les boissons light sont un vrai problème de santé publique mais on ne sait pas grand chose , déclare Guy Fagherazzi. Notre rôle n’est pas de faire des recommandations mais il faut mener une étude biologique sur les composants de ces boissons car nous n’en avons pas ». Autrement dit, impossible de dire actuellement si c’est l’aspartame, majoritairement utilisé, qui est en cause ou tous les édulcorants, type Stévia, un des derniers nés.

En France, on estime qu’une femme sur cinq boit du "light" pour surveiller son poids, et 4% de la population est diabétique. Des patients à qui on conseille souvent de préférer le « light »...


[07.02.13]Brigitte Bègue

* Etude épidémiologique portant sur 100 000 femmes de la MGEN (Mutuelle générale de l’éducation nationale) depuis vingt ans.

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