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Santé
Les boissons « light » favorisent le
diabète chez les femmes
Les femmes qui consomment des boissons
« light » (contenant des édulcorants comme l’aspartame) ont plus
de risques d’avoir du diabète de type 2 que les autres. C’est ce
que vient de révéler une étude de l’Inserm, la première du
genre en France.
Pendant quatorze ans, environ 66 000
femmes de la cohorte E3N* ont été suivies. A quantité égale,
celles qui boivent des produits « light » (sodas ou autres) ont 2,3
fois plus de risques de devenir diabétiques que celles qui
consomment des boissons sucrées normales (sodas, sirops...) dont le
risque est seulement multiplié par 1,5.
En revanche, aucune augmentation du
diabète n’est observée avec des jus de fruits 100% pressés, y
compris quand ils referment des sucres ajoutés.
1,5 l par semaine = 60% de risques en
plus
Les grandes consommatrices sont encore
plus touchées : celles qui boivent 1,5 l par semaine ont 60% de
risques supplémentaires de déclarer un diabète que celles qui
ingurgitent 1,5 l de boissons sucrées normales. Un résultat
préoccupant car « les femmes qui consomment du « light » en
consomment beaucoup en général en pensant que c’est moins mauvais
pour la santé », souligne Guy Fagherazzi, qui a conduit l’étude.
Les conclusions de cette étude sont
d’autant plus intéressantes « qu’il n’y a aucune raison que
ce soit différent pour les hommes », précise le chercheur, et que
les femmes prises en compte sont globalement moins obèses que la
population générale, or, l’obésité est un facteur de risque du
diabète de type 2. « Il s’agit d’un effet direct, commente Guy
Fagherazzi. Nous avons comparé des femmes de même âge, même
corpulence, ayant la même consommation de sucres par ailleurs ».
L’aspartame crée une
insulino-résistance
Plusieurs hypothèses pourraient
expliquer ce phénomène. En premier lieu, leurs calories s’ajoutent
à celles des aliments solides car les boissons « light » ne coupe
pas l’appétit. Au contraire même, il se pourrait qu’elles
favorisent la sensation de faim.
Autre mécanisme : light ou pas, les
boissons sucrées entrainent une élévation du taux de sucre dans le
sang qui déclenche un pic d’insuline. Or, des pics répétés
peuvent engendrer une insulino-résistance.
Troisième piste : les produits «
light » pourraient entrainer une appétence plus forte pour le sucre
en général. Selon l’Inserm, « l’aspartame, un des principaux
édulcorants utilisés aujourd’hui induirait une augmentation de la
glycémie et, de ce fait, une hausse du taux d’insuline comparable
à celle engendrée par le sucrose ».
Il faut faire des études sur les
composants
« Les boissons light sont un vrai
problème de santé publique mais on ne sait pas grand chose ,
déclare Guy Fagherazzi. Notre rôle n’est pas de faire des
recommandations mais il faut mener une étude biologique sur les
composants de ces boissons car nous n’en avons pas ». Autrement
dit, impossible de dire actuellement si c’est l’aspartame,
majoritairement utilisé, qui est en cause ou tous les édulcorants,
type Stévia, un des derniers nés.
En France, on estime qu’une femme sur
cinq boit du "light" pour surveiller son poids, et 4% de la
population est diabétique. Des patients à qui on conseille souvent
de préférer le « light »...
[07.02.13]Brigitte Bègue
* Etude épidémiologique portant sur
100 000 femmes de la MGEN (Mutuelle générale de l’éducation
nationale) depuis vingt ans.
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